Quelques jours après sa naissance
Eléa est arrivée par surprise, un vendredi 17 mars.
Cela faisait déjà un mois que j'étais alitée, à l'hopital, et le temps me pesait. L'échéance pour les médecins, c'était la 36ème semaine. Passé cette échéance, Eléa ne serait plus considérée comme une prématurée, il fallait qu'elle reste au chaud le plus longtemps possible.
Un mois sans pouvoir quitter son lit, avec toute cette mécanique de la vie à l'hopital : le petit déjeuner pas bon, les femmes de ménage qui parlent entre elles comme si vous n'étiez pas là, les prises de température et de tension deux fois par jour, l'impossibilité de dormir car il y a toujours du bruit...Et puis pas de possibilité de prendre de douche tous les jours...Ce fut long et pénible !
Heureusement, mes parents étaient là, disponibles, ouverts à mes petits caprices. Et puis aussi mon amour, futur papa au petit soin, qui courait déjà partout, entre la maison, l'hopital, le boulot...
La naissance d'Eléa a été une surprise, dans tous les sens du terme. Surprise car je n'ai pas senti les contractions se mettre en route, c'est l'infirmière venue me poser un monitoring de bon matin qui m'a déclaré "vous avez déjeuné ?", "non" je réponds, "ah ben tant mieux, car le travail a commencé. On vous descend en salle de travail. Vous pouvez appeler votre mari pour qu'il vienne".
Ma tête à ce moment-là !!!
Et puis surprise car la fin a été un tantinet chamboulée par une césarienne en urgence...
Bref...Une Eléa en avance (petite nénette de 2,790), une césarienne, et le tableau est le suivant: une hospitalisation d'encore au moins une semaine pour la maman...
Trois à quatre jours après l'accouchement, je venais seulement de récupérer ma puce près de moi (elle avait passé les jours précédent en néonat sous surveillance médicalisée et sous l'oeil vigilant de son papa), et là, ce fut le coup de bambou. J'en avais marre de l'hopital, marre de l'endroit, marre de ne pas être chez moi. Je voulais juste rentrer chez moi et pouvoir enfin m'occuper tranquillement de ma puce. Toutes les sages -femmes étaient persuadées que je faisais un baby blues, mais non !!! Je voulais juste rentrer chez moi !!!
Mon Lulu a réussi à négocier un retour de quelques heures à la maison. Quel bonheur ! Sortir, voir la ville (pourtant moche !), des gens, des voitures, des fleurs, des arbres...Pendant ce temps, ma petite puce était restée à l'hopital, sous la surveillances des sages-femmes.
Evidement, quelques heures à peine plus tard, j'étais impatiente d'aller la retrouver, de voir si tout allait bien.
Quand nous sommes arrivés dans le service, tout était calme. Nous avons cherché son petit lit...Nous ne l'avons pas trouvé tout de suite.
Mais dans la salle des infirmières, derrière la porte, une personne était assise dont nous voyions le pied dépasser. Ce pied se balançait doucement... Nous avons passé la tête pour voir qui était cette personne et demander par la même occasion où était Eléa. Quelle surprise nous avons eu !!! Il s'agissait d'une puéricultrice, très gentille, une toute petite bonne femme, qui était en train de donner un biberon de lait (le mien ! que j'avais laissé en provision au cas où...) à ma petite fille, tout en la balançant doucement....Un vrai moment de tendresse...
De toutes ces longues journées passées à l'hopital, cet instant reste gravé dans ma mémoire...